En plus d’être un bâtisseur dans le domaine de l’enseignement, Claude Verrier est un conservateur du patrimoine et un pionnier dans le développement du tourisme culturel local et régional.
Claude Verrier provient d’une famille où les études sont grandement valorisées. Cela a sans doute une influence sur le Cyrillois, dont les 21 années de scolarité lui permettent d’empocher deux baccalauréats, une maîtrise ainsi qu’un doctorat en histoire. Tout en enseignant au primaire, puis au secondaire, l’enseignant est chargé de cours pour les universités de Sherbrooke, Laval et Trois-Rivières.
Sa carrière en enseignement est l’occasion pour Claude Verrier de développer la profession et de structurer le milieu scolaire régional et provincial. Il assume plusieurs responsabilités administratives en ce sens notamment comme chargé de recherches pour le ministère de l’Éducation ainsi que délégué régional et provincial de la Commission scolaire des Chênes. Puis, une antenne de l’Université du Québec à Trois-Rivières s’installe à Drummondville lorsqu’il accepte d’organiser des cours pour l’éducation permanente en 1970.
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Cette carrière bien remplie aurait pu monopoliser toute l’énergie de Claude Verrier. Mais le passionné d’histoire et de patrimoine trouve le temps de s’impliquer au sein de la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond (CCID) afin de développer le tourisme culturel local et régional… jusqu’à en faire une deuxième carrière. Celui qui a occupé le poste de président dans de nombreux conseils d’administration (CCID), Société historique du Centre-du-Québec, Caisse populaire Saint-Pierre) reçoit le mandat, dans les années 1970, de structurer l’industrie touristique de la région afin de mettre en valeur les attraits du territoire. Il réalise alors la première carte ainsi que le premier bottin touristique et historique de Drummondville. Pour le milieu culturel, il fonde l’Association des métiers d’art Drummond et l’Association des artistes et artisans de Drummondville (devenue la Guilde des artistes de la région de Drummondville).
Claude Verrier se voit également confier un mandat de sauvegarde et de restauration du manoir Trent. Cela mène à la création du Domaine Trent en 1974, duquel il en sera le conservateur jusqu’en 1992. Ce succès l’incite à réaliser un audacieux projet de mise en valeur du patrimoine d’une ampleur sans précédent au Québec : procéder à la reconstitution d’un village du Bas-Canada dans le but d’illustrer le mode de vie des Québécoises et des Québécois du XIXe siècle. Après des années de persévérance de la part d’une équipe passionnée, le Village québécois d’antan est officiellement inauguré au début des années 1980. Le fondateur assurera jusqu’en 2004 la direction générale du site classé d’intérêt culturel et patrimonial.
Dans ses temps libres, Claude Verrier s’affaire à la rédaction de nombreuses publications : plus de 150 chroniques historiques dans le journal Le Voltigeur, une série de cahiers d’exercices scolaires en sciences humaines utilisée par toute la francophonie canadienne ainsi que plusieurs mémoires et ouvrages historiques, notamment La famille Trent et son manoir ainsi que Saint-Cyrille, une collectivité.
Son engagement a été récompensé à maintes reprises au fil des ans : la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond lui décerne les prix Personnalité bénévole de l’année à deux reprises (1976 et 1985) et Personnalité de l’année en 2000. En 1996, l’UNESCO lui décerne le prestigieux prix ICOMOS Canada « pour sa contribution exceptionnelle à la recherche, à la promotion et à la défense des valeurs sur lesquelles repose l’héritage culturel des Québécois et Québécoises ». En 2004, le Comité des célébrations du Canada lui attribue le titre de citoyen émérite « pour sa contribution significative au bien-être de ses compatriotes, à sa communauté et au Canada ». En 2008, il est intronisé au sein du Temple de la renommée des affaires de la CCID. Puis, en juin 2023, il reçoit le prix Renaud-Brochu de la Fédération québécoise des sociétés de généalogie (FQSG).
Voilà un grand homme qui a su exploiter sa passion pour le passé afin de construire le futur.
* Les vidéos des autres récipiendaires du titre d’Officière ou d’Officier sont disponibles dans la médiathèque de ce site Web.